4 mai 2006
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13:36
Il y a deux mois que je nai pas écrit, par manque de temps. Aujourdhui, à Bruxelles, je rencontre le Président de la Commission Européenne, le Portugais Barrozo, la Commissaire Européenne chargée de la politique de cohésion territoriale, Madame Hübner, puis les parlementaires européens français et, enfin, le Président du Comité des Régions, Michel Delebarre.
Pour les interlocuteurs de la Commission, la France na pas pris conscience de son retard en matière dinnovation et de recherche de compétitivité. Les fonds européens, en forte diminution pour notre pays, devront être utilisés de 2007 à 2013 de façon très sélective, pour atteindre à plus efficacité. Ce constat sévère est très lourd de conséquences pour lavenir à moyen terme.
Concentrer les moyens financiers sur les pôles de compétitivité, pourquoi pas ? Mais il faut, en parallèle, que le gouvernement français garde les moyens dune vraie politique daménagement du territoire : tel nest pas le cas. Le gouvernement français, aussi, ne jure que par la compétitivité. En Auvergne, cette logique aboutirait à concentrer tous les moyens sur Clermont-Ferrand. Ceci est inacceptable. La recherche louable de compétitivité ne peut saccompagner dune fracture territoriale, elle-même source de fractures sociales.
Déjà, le PIB des habitants du Massif Central est inférieur de 21 % à celui de la moyenne nationale et les revenus des Auvergnats sont de 15 % inférieurs à cette même moyenne. Cet écart est plus important encore à Aurillac, au Puy-en-Velay ou à Montluçon.
Il est impératif que la Région Auvergne conserve des moyens financiers pour contribuer à rééquilibrer le territoire. Mais elle ny parviendra pas seule. Cest là que larchaïsme de nos institutions apparaît avec force. Les départements sont trop souvent des citadelles peu ouvertes aux vraies collaborations et soucieuses avant tout dune gestion « politique ». Trop de départements veulent tout faire et de façon non sélective. Les exemples de gâchis dargent public sont courants.
Dun côté, lEurope salarme de notre retard et nous invite à jouer linnovation et la compétitivité. De lautre, des réticences à de vrais partenariats pour un véritable aménagement du territoire butent sur des enjeux de pouvoir. Le monde court, nos territoires piétinent ! Jusquà quand ?