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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 11:09

Alors que les producteurs de lait traversent une crise sans précédent, je tiens à leur exprimer ma pleine solidarité. Cette crise menace particulièrement la production laitière de montagne et intervient dans un contexte de libéralisation des politiques agricoles initiée au niveau européen depuis 2003 et acceptée et mise en œuvre par le gouvernement français ces dernières années avec notamment la suppression progressive des quotas laitiers, suppression entraînant la possibilité d’une hausse inconsidérée de la production, sans rapport avec la demande, et qui est particulièrement pénalisante pour la production laitière de montagne.


Au mois d’octobre 2008, j’avais adressé un courrier à tous les agriculteurs d’Auvergne dans lequel je soulignais déjà la nécessité de ne pas livrer l’agriculture et l’alimentation aux seuls aléas du marché et de la spéculation et de maintenir des politiques de soutien pour atteindre un équilibre juste entre rémunération par le marché et régulation publique. Cet équilibre a toujours animé les politiques agricoles menées par la gauche depuis la création de l’Office du Blé par Léon Blum et le gouvernement du Front Populaire en 1936 en passant par l’instauration des quotas laitiers en 1984 alors que j’étais Secrétaire d’Etat à l’Agriculture et la Forêt.

 

Aujourd’hui, il est encore temps de revenir sur cette libéralisation inconsidérée dans le cadre d’une réponse européenne. L’Auvergne, 3ème région de production laitière de l’hexagone (6.000 producteurs touchés), attend du gouvernement français qu’il renonce à la suppression des quotas laitiers et qu’il agisse pour une vrai revalorisation du prix du lait de montagne. Dans le bilan de santé de la PAC, une aide de 40 millions d’€ est prévue, soit environ 2 cents/litre. Pour les producteurs, c’est ridicule au regard de la baisse du prix du lait, payé 21 cents/litre aujourd’hui  contre 35 cents/litre environ en 2008 !

 

Plus globalement, à travers les propositions de maintien d’une PAC régulatrice et d’une réorientation des aides sur le principe de la régionalisation, propositions que j’ai formulées auprès de Michel Barnier en septembre 2008 au nom des 22 Régions de France comme Président de la Commission agricole de l’ARF, une meilleure prise en compte des caractéristiques des territoires dans la définition des politiques agricoles est plus que jamais d’actualité avec, au premier chef, la renaissance d’une véritable politique agricole de la montagne.

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